M/V Mont St Michel

Le Mont St Michel fut commandé le 11 septembre 2000 par Brittany Ferries aux chantiers néerlandais Van der Giessen de Noord, dans le but de remplacer le Duc de Normandie sur la ligne Caen (FR) - Portsmouth (GB), qui ne suffisait plus pour répondre à un trafic en augmentation constante. Toutefois, il remplace dans la flotte le Quiberon, le Duc de Normandie ayant été transféré sur la ligne Roscoff (FR) - Plymouth (GB) qu'il ne quitta que fin-2004.

La construction commença le 7 Janvier avec une livraison prévue pour Mars 2002. Cependant, si le navire fut achevé à temps, le 16 mai 2002, il fut livré avec 5 mois de retard, en Décembre 2002. Cela força Brittany Ferries à le remplacer sur la ligne Ouistreham - Portsmouth par Quiberon alors que les réservations excédaient largement les capacités de ce navire, moins capacitaire que le nouveau venu. De fait, le Quiberon fut épaulé par la prolongation de l'affrètement du Purbeck, censé fournir une capacité additionnelle pour le transport de fret durant le très chargé été 2002.

Nommer le nouveau navire, baptisé alors qu'il n'était toujours qu'un projet Normandie (2), n'a pas été un long fleuve tranquille. Initialement, il fut proposer de le nommer Deauville, mais ce nom fut rapidement abandonné. Par la suite, Brittany Ferries pensa au nom de Honfleur, mais qui fut également rejeté en raison d'une trop grande ressemblance avec le nom du Barfleur. Finalement, la compagnie décida de nommer son nouveau navire Mont St Michel.

Les concepteurs de Mont St Michel décidèrent de s'inspirer du plan d'aménagement de Normandie, permettant d'exploiter sur cette ligne deux navires avec des caractéristques similaires.

Conçu pour la ligne Caen - Portsmouth, le Mont St Michel trouva logiquement sa place sur cette liaison où il a toujours été exploité. À de rares occasion, il a cependant été exploité depuis les ports de Cherbourg ou du Havre en raison de l'indisponibilité du port de Ouistreham.

Le Mont St Michel a été caréné début-2005, alors que sa livrée adoptait la nouvelle charte graphique de la compagnie. La construction robuste du Mont St Michel lui permet de vieillir très bien, faisant de lui un navire en excellent état.

Le 6 mai 2015, les dockers du port de Ouistreham se mirent en grève, réclamant une hausse des salaires et l'embauche de personnels supplémentaires. Afin de donner du poids à leurs revendications, ils prirent en otage le fret gardé dans le port ; mais aussi et surtout le Mont St Michel et son équipage. Toutefois, la compagnie refusa de négocier avec les dockers grévistes, paralysant le trafic du port de Ouistreham. Le Normandie fut alors dévié vers le port de Cherbourg-en-Cotentin, absorbant tant bien que mal les réservations des passagers du Mont St Michel immobilisé quand les clients ne se reportaient pas sur la ligne Dieppe - Newhaven exploitée par Transmanche Ferries, filiale de DFDS Seaways.

Durant la nuit du 09 au 10 mai 2015, Jean Marc Roué, en sa qualité de président du conseil de surveillance de B.A.I.,  accompagné d'une vingtaine d'actionnaires agriculteurs, s’introduisirent sur le port de Ouistreham, encagoulés avec des outils. Ils larguèrent les amarres du Mont St Michel malgré les protestations des 3 grévistes en présence, tractèrent à l'intérieur du garage le tracteur positionné sur la rampe mobile du navire avant d'empêcher tout appareillage et scièrent les deux amarres qui n'avaient pu être larguées. En moins de 20 minutes, le Mont St Michel retrouvait ainsi la mer, alors qu'il s'éloignait la porte avant encore grande ouverte.

Dés lors, l'ensemble des dockers de la compagnie refusèrent d'accueillir le Mont St Michel et ce dernier du se réfugier à Roscoff où il put être ravitaillé avant d'être contraint d'aller mouiller au large de l'île de Batz. Le lendemain, les dockers du port de Cherbourg refusèrent d'accueillir le Normandie, qui du se déporter vers Roscoff où l'ensemble de ses passagers furent débarqués.

En définitive, les grévistes levèrent leur action le 11 au soir, et l'exploitation des deux navires ne reprit que le 13 mai normalement.

Conformément à un plan de conversion de la flotte au LNG annoncé en 2013, le Mont Saint Michel devait voir ses machines remplacées par des moteurs GNV à la fin de l'année 2015. Ce plan devait permettre à la flotte d'être conforme à l'horizon 2017 à la convention Marpol plafonnant les émissions de souffre tolérées dans les gaz d'échappement des navires.

Toutefois, l'annulation de ce projet initial en 2014 fit qu'il fut décidé que le Mont Saint Michel serait doté entre le 25 septembre et le 18 décembre 2015 de scrubbers, à l'instar de ce dont on bénéficié les navires les plus anciens de la compagnie.

Ce plan comprend ainsi l'ajout d'une troisième cheminée au navire, positionnée entre les deux qu'il possède depuis son lancement dans laquelle serait logée le scrubber, trop volumineux pour être installé dans les cheminées existantes.